vendredi 29 juin 2007

New Délire


Un film d'Eric Le Roch
Scénario original d'Eric Le Roch et Pascal Légitimus
Avec les voix de Pascal Légitimus, Jean-Marie Bigard, Hélène de Fougerolles, Mathilda May, Luis Régo,Simon Abkarian, Charlotte de Turckheim, Serge Hazanavicius.
Sortie le 4 juillet

L'histoire : Bobby doit quitter la Ferme Académie car il a été éliminé par les spectateurs. Il laisse derière lui Paula, son amoureuse, en lui promettant de revenir la chercher quand il sera devenu une vedette... Arrivé à la capitale, il rencontre un drôle d'hurluberlu, Machin, avec lequel il décide de s'associer en lui confiant le rôle de manager. Bobby fait alors tout pour devenir chanteur... et il rencontre Fanny, la fille d'un grand producteur.

Mon avis : Si vous aimez ce qui est décalé, trituré, distordu (voire tordu), destructuré, si vous aimez Gotlib et les tripatouillages dignes des Monty Python ou des Nuls, vous allez adorer New Délire.
Comme son titre l'indique finement, ce film est bien plus qu'une parodie du cinéma bollywoodien. C'est un authentique film indien, avec des acteurs indiens, des décors indiens, des costumes indiens (d'un kitsch insupportable !), des chorégraphies indiennes (à donner des complexes à Kamel Ouali)... Seulement voilà, un farfadet malicieux (Eric le Roch) et un flibustier iconoclaste (Pascal Légitimus) se sont ingéniés à en effacer la bande-son (musique et dialogues) pour en faire une satire de la télé-réalité et des moeurs showbiztiques bien franchouillardes. Pris en flagrant Dehli de détournement en quelque sorte (un Gange passe...)
Assurément, il faut savoir apprécier un tel humour pour en goûter tout le sel et saluer la formidable performance technique qui a engendré ce film unique en son genre. Prenant un film bollywoodien de facture classique, d'une durée de quatre heures, ils l'ont compressé en une histoire d'une heure trente totalement farfelue, mais qui tient la route. Ils y ont incrusté de nouveaux plans, ils l'ont saupoudré d'effets spéciaux et, surtout, ils se sont habilement servi du premier degré et de la façon de surjouer des Indiens. Enfin, ils ont confié les nouveaux dialogues à une brochette de comédiens français incontestablement ravis de jouer le jeu. Une réussite totale, une explosion de feux (de Bengale, bien sûr). La voix de Luis Régo dans la bouche de l'Indien qui a hérité du personnage de Machin vaut à elle seule le déplacement ! Et puis il faut rendre hommage à la musique originale concoctée par un Alain Bernard particulièrement inspiré.
Avec ce genre de film, ça passe ou ça casse. Il pourrait tout aussi bien rater sa cible et être accueilli avec Inde-ifférence et, en même temps, il ne faudrait pas grand chose pour qu'il devienne culte. Certaines répliques en tout cas vont faire le bonheur des ados et des adultes qui sont resté de grands enfants. J'estime même que c'est le genre de film qu'on doit revoir au moins une seconde fois tant il se passe des choses en arrière-plan (par exemple le running gag d'un quidam qui traverse le film en jouant au golf - du Bengale, bien sûr).
En tout cas, moi qui ai grandi avec Pierre Dac, Francis Blanche et Jean Yanne, qui me suis ouvert à l'humour décalé avec Marcel Gotlib, Franquin, Hara Kiri et Desproges entre autres, je me suis bien amusé. Et je n'étais pas tout seul...

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