jeudi 28 février 2008

2ème sous-sol


Un film de Franck Khalfoun
Avec Rachel Nichols (Angela), Wew Bentley (Thomas)
Genre : thriller
Sortie le 5 mars 2008

Ma note : 6,5/10

L'histoire : En cette veille de Noël, Angela Bridges, une jeune cadre ambitieuse, reste travailler tard avant d'aller rejoindre sa famille pour le repas de réveillon. Lorsqu'elle descend enfin au parking, sa voiture ne démarre pas. Le parking est désert et son téléphone portable ne passe pas. Quand Thomas, le gardien du parking, vient lui proposer son aide, Angela, un peu nerveuse, accepte son offre. Après avoir vainement tenté de faire démarrer la voiture, il l'invite à rester avec lui et à partager le modeste dîner qu'il a préparé dans sa loge. Mais elle refuse sa proposition avec mépris...

Mon avis : Nombreuses sont les dames et les demoiselles qui nourrissent une véritable phobie des parkings en sous-sol, surtout la nuit. Ce film ne va contribuer qu'à les enfoncer encore plus profondèment dans leur hantise car il est particulièrement gratiné.
Dans le genre épouvante éprouvante, il est rudement bien ficelé, avec une montée impitoyable dans l'horreur et la violence. Il est monté comme une tragédie grecque : unité de lieu (le 2ème sous-sol d'un parking déserté pour les fêtes), unité de temps (la douce nuit de Noël), unité d'action (deux personnages, un prédateur et une victime, l'un doit éliminer l'autre pour survivre). Très honnêtement, c'est un très bon film pour qui aime ce genre de spectacle au suspense traumatisant et aux images assez peu ragoûtantes.

Le générique débute sur une chanson guillerette interprétée par une petite voix juvénile accompagnée par les mâles "pou, pou, pou..." d'un choeur d'homme. Et, soudain, la bluette est cisaillée par un hurlement glaçant... On n'est pas pris en traître, l'ambiance est installée. Et nous faisons alors connaissance avec Angela, notre héroïne. Une héroïne à la Hitchcock, blonde, d'apparence fragile, avec un peu la tête de Jody Foster. Angela fait du zèle, elle veut finir son boulot avant de partir rejoindre sa famille pour le réveillon. Comme elle est invitée, elle n'a rien d'autre à s'occuper que de ses cadeaux. Elle prend donc tout son temps. Enfin, la conscience (professionnelle) tranquille, elle gagne le parking pour y prendre sa voiture. Qui refuse de démarrer...

Et voilà, nous y sommes... A partir de ce moment-là, l'angoisse commence à sourdre dans nos neurones car on voit bien que le piège est en train de se refermer sur la pauvre Angela. Tout est fait pour nous mettre sous tension. Nos nerfs se tendent insidieusement au fur et à mesure que monte la panique d'Angela. On s'imagine à sa place ! La bande son, avec ses bruits amplifiés par la vide du parking, ça nous résonne dans la tête, ça nous vrille. Et, bien entendu, on distingue à travers ces bruits métalliques de jolis chants de Noël diffusés dans le lointain. Des sadiques, je vous dis !

A ce moment, apparaît Thomas, le gardien du parking. Un charmant garçon au demeurant, plutôt joli, qui présente une vague ressemblance avec le Filip des 2Be3. Mais à certaines réactions de son visage, on voit bien vite qu'il est grave fêlé. Angela le détecte d'ailleurs très rapidement. Et elle acquiert la certitude qu'il n'y aura pas de salut pour elle.
Par son jeu, tour à tour impénétrable, puis agité de tics, ou bien carrément hystérique, il nous fait penser à l'Anthony Perkins de Psychose. C'est qu'il est en plus redoutablement retors, le bougre. Avec l'intelligence des grands psychopathes, il a vachement bien préparé son coup. Et, pour Angela, c'est la descente aux enfers, au propre comme au figuré. Et quand je dis "propre", âmes sensibles s'abstenir... Ce film comporte quelques scènes d'horreur pure, on n'a pas lésiné sur l'hémoglobine.
Heureusement - sinon le film aurait duré dix minutes - les scénaristes ont eu la judicieuse idée de nous informer que la citadine Angela avait passé toute son enfance dans une ferme. Elle ne va donc pas se présenter en victime expiatoire. La biche va se comporter à son tour en fauve. Elle va y laisser sa peau, mais ce ne sera pas sans combattre... Et notre romantique nuit de Noël se termine comme un western, avec un duel à mort...

Voilà. Dans le genre film d'horreur, 2ème sous-sol est vraiment bien réussi. La mécanique est hyper simple, le résultat est efficace. Un conseil : mesdames et mesdemoiselles, n'oubliez pas de glisser une hache dans votre sac à main avant de descendre seule dans un parking souterrain...

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