mercredi 2 avril 2008

Eric Bouvron "Afrika"


Théâtre Trévise
14, rue de Trévise
75009 Paris
Tel : 01 45 23 35 45
Métro : Grands Boulevards

Mise en scène de Sophie Forte
Percussions : Mathos

Ma note : 6,5/10

Argumentaire : Humoriste, comédien, danseur très singulier, cet Africain blanc, anglo-et-francophone, présente une drôle de conférence didactique et flamboyante sur son pays, l'Afrique du Sud. Mêlant humour anglo-saxon, danse, musique, dessin... il évoque de manière complètement spectaculaire et réjouissante la pensée, la nature, la faune, la médecine - celle des sorciers -, les danses locales, la notion du temps... africaines.

Mon avis : La première chose qui rayonne chez ce garçon, c'est sa sympathie. On se sent tout de suite à l'aise avec lui. Il est ouvert, franc, expressif, drôle, naturellement convivial. Cet homme aime les gens, c'est un partageur et, surtout, un vrai généreux... La deuxième chose qui force notre respect, c'est ses capacités physiques. Quel athlète ! Tout en rythme et en souplesse, il sait tout faire avec son corps. Dès son entrée sur scène, il fait étalage de son aisance. Et, une fois qu'on l'a vu danser, et de quelle façon, il faut bien qu'il nous fournisse quelques explications car il y a des choses qui nous paraissent incongrues : il s'appelle Eric Bouvron, un nom qui fleure bon le terroir français, il est blanc et, pourtant, il se proclame... Africain ! Africain du Sud même. Une espèce de Zoulou, quoi ! Il vient de là-bas. On comprend alors pourquoi il arrive sur scène à la Boer... Mais, heureusement pour nous, c'est avec un très léger accent, charmant au demeurant, qu'il s'exprime en français.

Maîtrisant à la perfection les accents, le langage du corps, le mime, le bruitage, il possède une véritable gestuelle de dessin animé. Il a en outre cette faculté de se métamorphoser en animal en quelques attitudes. Et il parle. Il parle énormément. C'est un conteur qui a l'art de nous emmener dans son propre univers avec une drôlerie mâtinée de tendresse. Aidé de quelques accessoires faits maison ou d'objets détournés de leur utilité première, il nous brosse un parallèle édifiant entre l'homme et l'animal.
Quelques purs moments de grâce émaillent ce spectacle haut en couleurs : une bataille homérique avec un moustique particulièrement agressif, une séance de percussions réalisée uniquement avec son corps et une divagation extrêmement fine sur le temps et l'argent qui vaut du Devos... Il communique énormément avec le public, joue avec lui, le taquine, le sollicite. Tout est accompli avec une profonde gentillesse. On s'amuse beaucoup, on s'émerveille parfois, on est bluffé par ses danses ethniques (il fait moins dans le tribal guerrier de Johnny Clegg, c'est beaucoup plus souple et fluide).
Bref, Eric Bouvron nous distille avec humour et élégance un spectacle total, varié, surprenant, tonique et festif. Une jolie parenthèse sud-africaine au cours de laquelle on peut laisser sans crainte nos soucis au bestiaire...

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