mardi 18 novembre 2008

Il était une fois Franck Dubosc


Palais des Sports
1, place de la Porte de Versailles
75015 Paris
Tel : 0 825 038 039
Métro : Porte de Versailles

Ma note : 8/10

L'histoire : Du ventre de Janine à ses premiers pas sur scène, Franck Dubosc nous raconte la vie d'un petit garçon bien ordinaire...

Mon avis : ce spectacle est le plus personnel, le plus autobiographique de Franck Dubosc. A 45 ans, il a décidé de laisser au vestiaire la panoplie qui a fait son succès, celle du pseudo aventurier mytho et narcissique, du séducteur patenté. Gonflé, il a tenté la gageure de faire rire avec sa propre vie. Il nous fait cette fois du "franc" Dubosc et c'est vraiment réussi.

Il attaque bille en tête, au tout début de son existence, avec sa naissance, ne nous épargnant aucun détail, y compris chiffré : date, poids, taille... Bien sûr, de temps à autre, son récit est émaillé de ces réjouissantes exagérations qui font son charme. Et, de fait, il va sans cesse osciller entre réalité vraie et réalité boursouflée. Au passage, il se livre à un court récapitulatif de ses spectacles précédents, ce qui a évidemment l'heur de plaire à ses inconditionnels. Il joue sans cesse avec le public, le prend à témoin... Systématiquement, sciemment, il se déprécie, se ridiculise. Et il nous confie des travers terriblement intimes comme, entre autres, sa terrible dépendance aux pépitos...
Et puis le voici à 14 ans. Eveil de la sexualité, vrais boutons d'acné, fausses pistes et pirouettes. L'autodérision est à son summum. Ce sont les années Bi-actol, la première boum, le premier patin, les premiers émois. Et ça se termine carrément en histoire gore.
Ensuite, place aux années 80, aux années disco. Clin d'oeil très appuyé (et apprécié) au film et à Didier Travolta. Il se mue alors en chorégraphe, donne des leçons de danse à une poignée de spectateurs invités sur scène. Physiquement, il assure, il est au top. Il fait ce qu'il veut de son corps. C'en est énervant.
Suite logique, après les premiers émois, place à la première relation amoureuse. On ne peut trop en dire sinon qu'il la commente d'une manière très militaire, façon commando, avec bruitages amplifiés... Apocalypse now ? Non, Ah l' pot qu'a l' slip now !!!
Puis il a 18 ans. ce qui n'est pas un inconvénient "majeur" puisqu'il s'offre ses premières vacances en solo et qu'il se retrouve malgré lui confronté à une affectueuse variété d'homos sapiens.

2 octobre 1983. 25 ans déjà ! C'est l'arrivée à Paris. Totalement autobiographique. A travers un récit saupoudré de fulgurances poétiques, Franck révèle alors de remarquables dons de conteur. C'est qu'il lui en est arrivé des aventures... Et pas toujours à son avantage. Mais il a décidé de (presque) tout nous dire.
Quatorze années plus tard, il connaît sa première expérience de vie à deux. Avec la fameuse Véronique qu'il nous a présentée lors de son précedent spectacle. La vie d'artiste, la vie de Bohême, ne sont pas forcément compatibles avec les exigences du quotidien d'une vie de couple...
Mai 99 : il présente son tout premier one-man show...
Voilà, c'est fini. Le rideau se lève enfin. Kikito aura mis 36 ans pour devenir Franck Dubosc.
Quant au rappel, je vous en laisse la saveur, l'originalité.

Franck parvient parfaitement à nous amuser, à nous faire rire avec ses propres erreurs de genèse. Il nous livre énormément de confidences intimes sans être jamais impudique. C'est du funambulisme. Le fond de l'histoire est sérieux - puisqu'authentique - mais il a une telle façon légère, moqueuse et fantaisiste pour nous le narrer qu'il nous met aisément dans sa poche. L'émotion n'est jamais loin, mais il y a en permanence le filtre de l'humour et de l'autodérision pour que l'on ne bascule pas. Il n'a jamais été aussi sympathiquement lui-même. Et pourtant, à la manière du cochon qui sommeille chez certains hommes, on sent qu'il a toujours en lui, prêt à jaillir et à faire le paon, ce personnage fanfaron et hâbleur qui a fait sa gloire. Ce n'est pas du tout schizophrène, loin de là. Cela fait partie intégrante de sa personnalité. Il est parfois plus facile de cacher sa réelle fragilité derrière un hurluberlu frimeur et esbroufeur. C'est d'ailleurs parce que l'on sait tout ça qu'on l'aime encore plus.

Il était une (confession de) foi Franck Dubosc est donc un cocktail parfaitement réussi de tendresse et d'humour. A consommer sans modération aucune...

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