jeudi 1 juillet 2010

Une heure trois-quarts avant les huissiers !


Théâtre des Mathurins
36, rue des Mathurins
75008 Paris
Tel : 01 42 65 62 46
Métro : Havre-Caumartin / Auber

Une comédie de Serge Serout
Mise en scène par Daniel Colas
Avec : Daniel Colas, Jacques Marchand, Patrick Raynal, Eliza Maillot, Yvan Varco, Sara Mortensen, Bernard Tixier, Virginie Ledieu, Pascal Vinet

Ma note : 6,5/10

L’histoire : Une heure trois-quarts, pas une minute de plus ! C’est le temps qui reste à un directeur de théâtre pour sauver son entreprise. Une heure trois-quarts et les huissiers sont là…

Mon avis : Honnêtement, la rumeur courait que cette pièce était loin d’être l’événement théâtral de l’année et, entre critiques, il se murmurait des choses peu positives. C’est donc avec une certaine appréhension que je me suis rendu au théâtre des Mathurins assister à Une heure trois-quarts avant les huissiers.
Déjà, j’aime bien ce titre. Il fait un peu penser à du Jean Yanne. Mais la comparaison s’arrête là car la pièce est bien plus bon enfant que persifleuse ou insolente… Nous sommes dans l’envers du décor ; dans l’enfer du décor plutôt. C’est qu’il est drôlement dans la panade Max, le directeur du théâtre Trompette du Pavillon Royal. Comme l’instrument à vent, son horizon est singulièrement bouché. Il est au bord de la faillite, les huissiers sont annoncés, il a moins de deux heures pour signer le contrat de la pièce qui lui permettra de sauver les meubles. Au propre comme au figuré.
Disons-le tout net, cette comédie, c’est du grand n’importe quoi. Ce ne sont plus des rebondissements qu’il y a, c’est une avalanche ininterrompue de situations à attraper au vol pour les relâcher aussi vite et passer à autre chose. L’auteur a puisé dans toutes les ressources possibles, y compris les plus improbables. Ça part dans tous les sens avec une débauche d’énergie impressionnante ; particulièrement de la part de Max, qui tient la pièce de bout en bout avec une dépense physique insensée. Nous, dans notre fauteuil, on en est épuisé pour lui.
Or donc, en dépit du désastre annoncé, cette comédie trépidante et pas sérieuse nous offre quand même un sympathique moment de folie. Il ne faut pas chercher la petite bête, on ne pourrait pas la voir car elle est cachée par les très grosses ficelles et l’énormité des situations. Aucun cliché ne nous est épargné et c’est peut-être aussi pour ça qu’on en rit. Quitte à aller dans la farce, allons-y à fond.

Si les rôles de femmes ne sont pas des plus raffinés – elles sont toutes trois au-delà de la caricature – ce sont les comédiens qui tirent leur épingle du jeu. Le directeur du théâtre en tête. Mais j’ai également été séduit pas la prestation du comédien qui joue à l’acteur médiocre, narcissique. Il ne recule pas devant le ridicule, il le côtoie en permanence et chacune de ses apparitions est réjouissante tant il frise le second degré. Et puis celui qui joue Tintignac, l’auteur de la pièce nous livre lui aussi une prestation tout-à-fait croquignolesque.
Comme je l’ai dit plus haut, ce n’est pas là la pièce de l’année mais, même si elle s’essouffle un peu à la fin et tourne en rond, elle peut offrir un divertissement léger pour l’été. Il ne faut pas exagérer, on a vu pire.

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