jeudi 7 février 2013

3 lits pour 8


Théâtre Saint-Georges
51, rue Saint-Georges
75009 Paris
Tel : 01 48 78 63 47
Métro : Saint-Georges

Une pièce d’Alan Ayckbourn
Adaptée par Victor Lanoux
Mise en scène par Jean-Luc Moreau
Décor de Caroline Mexme
Lumières de Jacques Rouveyrollis
Costumes de Mathilde Penin
Avec Bernard Alane (Alain), Jean-Christophe Barc (Frédo), Annick Blancheteau (Mireille), Juliette Meyniac (Magali), Marie Montoya (Natacha), Pierre-Olivier Mornas (Antoine), Mathilde Penin (Chloé), Dimitri Rataud (Maxence)

Le thème : Comment Antoine et Natacha peuvent-ils mettre en péril l’équilibre de trois couples au cours de la même soirée ?
Prévue pour être festive, elle va vite devenir une catastrophe pour tous, jeunes et moins jeunes…

Mon avis : Magali et Frédo ont organisé la pendaison de crémaillère dans leur petit appartement encore en travaux. Ils ont invité leurs plus proches amis, y compris les problématiques Natacha et Antoine, un couple en pleine crise, et Chloé, l’ex d’Antoine… Magali et Frédo sont heureux. Ces tourtereaux vivent leur idylle comme deux collégiens farceurs et pleins de fantaisie. Ce sont de vrais bisounours. Hélas cette belle harmonie va être fortement menacée avec l’arrivée de nos deux énergumènes…

Voici, en gros, le nœud de l’histoire. L’idée de départ est excellente, propice à des tas de rebondissements et à de nombreuses possibilités de jeu pour les huit personnages concernés. En fait, tout est dans le titre de la pièce : « 3 lits pour 8 ». Trois couples sont donc dans leur nid légitime et respectif, et Natacha et Antoine vont être les coucous qui vont effrontément taper l’incruste.
L’originalité de la mise en scène, c’est que le plateau est partagé en trois. Nous assistons ainsi en simultané à ce qui se passe dans trois chambres : côté jardin celle de Mireille et Alain, les parents d’Antoine, au milieu celle de Magali et Frédo, côté cour celle de Chloé et Maxence… cette disposition, en supprimant tout changement de décor, permet à la fois de donner du rythme et d’assister à ce qui se passe dans les autres chambres par rapport à celle où se place l’action. Ça, c’est un (très) bon point.

Maintenant, il reste le déroulé de l’histoire… Les comédiens, absolument irréprochables, ne sont pas responsables de la faiblesse de la pièce. Alan Ayckbourn est un auteur de comédies à succès qui ont fait leurs preuves sur toutes les scènes du monde. Or, celle-ci, qui date de 1975, est sans doute celle qui a le plus mal vieilli. Elle colporte en effet un humour gentiment désuet. Nous sommes aujourd’hui habitués (et demandeurs) de choses plus mordantes, plus incisives. En dépit ça et là de quelques saillies amusantes, je dois avouer que mon premier vrai sourire n’est intervenu qu’après plus d’une heure de jeu. Et je n’ai vraiment bien ri qu’à la toute fin quand les parents d’Antoine téléphonent chez les amis de leur fils au petit matin… Autour de moi, les rires étaient plutôt sporadiques. Seules quatre ou cinq personnes riaient presque systématiquement.

Je ne vais néanmoins pas chambrer et jouer les mauvais coucheurs à propose de 3 lits pour 8. En matière d’humour, les goûts sont divers et variés et, surtout, très personnels. J’ai trouvé cette pièce gentillette. Sans plus. Certains partis pris de mise en scène m’ont même agacé. Je n’ai pas aimé le trop grand nombre de décibels des cris de douleur de Maxence cloué au lit par un lumbago. Et, pire encore, je n’ai pas apprécié le sur-jeu que l’on a imposé à Marie Montoya, qui tient le rôle de Natacha. Cette jeune femme talentueuse, qui possède naturellement une formidable présence comique, n’a pas besoin de cette gestuelle grotesque et de prendre des poses de tragédienne hystérique alors qu’avec de simples mimiques elle est capable de nous faire exploser de rire…

Le couple qui m’a le plus amusé et touché est celui des séniors, formé par Bernard Alane et Annick Blancheteau. Ils sont attendrissants. Juliette Meyniac est adorable, craquante de gentillesse et de bonne volonté. Jean-Christophe Barc est un bon nounours qui ne sait pas quoi faire pour protéger sa vie de couple. Mathilde Penin est fraîche et dynamique, très moderne. Quant à Pierre-Olivier Mornas, dans le rôle d’Antoine, c’est une sorte de Gaston Lagaffe déprimé, un oiseau mazouté complètement à l’ouest dont on se demande tout au long de la pièce pourquoi il fait tourner ainsi la tête des filles.


Pour finir, je pense que cette comédie saura toutefois trouver son public et qu’elle va marcher honorablement.

1 commentaire:

lits a dit…

Merci pour l'information.