lundi 7 septembre 2015

Olivier Villa


Samedi, j’ai assisté à l’Olympia au spectacle célébrant les quinze ans de scène d’Olivier Villa… Je dois reconnaître avoir passé une excellente soirée. Pour avoir écouté ses albums, je savais Olivier doté d’une très belle voix et qu’il était un bon auteur doublé d’un mélodiste de grand talent. J’ai découvert hier un artiste complet qui occupe la scène avec une aisance et naturel.
Avec ses nombreux invités, ce spectacle prenait parfois des allures d’auberge espagnole. Il y avait un côté artisanal et amateur (dans le sens noble du terme) qui apportait le charme supplémentaire de l’imprévu. Pour que cet anniversaire soit à ses yeux réussi, Olivier Villa, non content d’interpréter une vingtaine de ses chansons, avait tenu à partager SA scène avec des gens qui avaient compté pour lui durant ses quinze années de pérégrinations. Visiblement le garçon a du cœur. Il a géré tout ce petit monde hétéroclite avec humour, gentillesse et beaucoup de chaleur humaine.
Nous avons ainsi pu voir à ses côtés des individus pour le moins pittoresques, voire caricaturaux, mais sincèrement habités par les chanteurs dont ils reprennent le répertoire. En même temps, nous avons vécu quelques authentiques moments de grâce comme la prestation d’Alexandre Chassagnac, un ancien caporal-chef de l’armée française bardé de décorations venu chanter en uniforme un air d’opéra. Sa facilité à passer du grave aux aigus a tellement subjugué la salle qu’il a eu droit à une standing ovation spontanée… Jolies prestations également de Richard Sanderson (Reality), de Jean-Jacques Lafon (Le Géant de papier), de Mario Hoffman et son jazz manouche et du groupe Wazoo pour son énergie festive…


Olivier Villa mérite vraiment qu’on se déplace pour aller le voir et l’écouter. C’est un vrai passionné de chanson française. Il voue respect et admiration à tous ceux qui lui ont donné l’envie de faire ce métier, les Brassens, Gainsbourg, Montand, Lama, Dassin, Delpech… En cela, il ressemble beaucoup à son père, Patrick Sébastien. Il lui ressemble également pour son sens de la convivialité et de l’amitié, son goût pour la fête, son langage parfois cru. Et il lui ressemble aussi de plus en plus physiquement (mimiques, attitudes, sourire, tics…)
Olivier Villa est un homme de scène, dynamique, partageur et généreux. Mais c’est aussi un garçon hypersensible qui aborde dans ses chansons des sujets délicats (la vieillesse, l’adultère), tendres (ses racines, sa grand-mère). Il sait trouver les mots qui touchent sans la moindre mièvrerie.
Enfin, il ne faut pas se voiler la face : faire l’Olympia est plus pour lui une occasion symbolique de faire la fête et de remercier ses compagnons de route et ses fans (et il en a !) que la concrétisation d’un quelconque plan de carrière. Il eût sans doute préféré que le célèbre music-hall parisien soit implanté sur ses terres de Juillac, en Corrèze. Là, il se serait vraiment senti chez lui. Comme il le chante lui-même, Olivier Villa est Hors cadre. En clair, il n’a pas le ticket (et ne le désire visiblement pas) qui vous accrédite pour faire partie du petit monde du showbiz parisien. Il est un chanteur de villages. Ses grosses limousines ne dorment pas dans le garage d’un confortable loft, elles s’ébattent dans les prairies qui bordent sa chère Dordogne…
Bref, Olivier Villa est un artiste, un vrai, un pur, un authentique.


Gilbert « Critikator » Jouin

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